mercredi 21 juillet 2010

La classe moyenne portugaise coincée entre crise et austérité

Tiré de Yahoo - Economie - 28/04/2010 :

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Si elle était une chef d'entreprise comme les autres, Maria Isabel Jonet pourrait s'enorgueillir des courbes avantageuses de ses bilans annuels. Le volume des marchandises qui transitent dans ses entrepôts de la petite gare Alcantara, au centre de Lisbonne, où elle a son siège social, augmente d'année en année ; le nombre de ses 'clients' aussi. Une évolution chiffrée dont cette femme énergique ne peut se satisfaire, car elle est le signe que le Portugal va mal.

Maria Isabel Jonet dirige la Banque alimentaire de Lisbonne. Les quarante tonnes de nourriture manutentionnée et conditionnée chaque jour par ses treize employés et par ses nombreux bénévoles secourent plus de 62 000 personnes dans la région, à travers 294 associations bénéficiaires.

Mme Jonet préside aussi la fédération des dix-sept banques alimentaires du pays, qui couvrent tout le territoire. Non seulement les besoins d'aide sont en augmentation depuis dix ans en raison d'une crise économique chronique, mais, constate-t-elle, 'le visage de la pauvreté est en train de changer'.

Aux personnes âgées et aux chômeurs sans qualification s'ajoutent, selon elle, 'des travailleurs qualifiés qui avaient jusque-là un standing de vie compatible avec un rêve et une qualification. Etranglées par les crédits, ces familles doivent de surcroît admettre qu'elles ont failli'. Le taux de chômage supérieur à 10 % - un record depuis les années 1980 - ne dit pas tout des difficultés de la population soumise à un nouveau plan de rigueur, moins de deux ans après s'être serré la ceinture pour ramener le déficit public de 6,1 % en 2003 à 2,6 % en 2008.

Endettée et déprimée, la classe moyenne portugaise sera à nouveau la plus durement touchée par les mesures annoncées au mois de mars par le gouvernement socialiste de José Socrates pour assainir les finances publiques. C'est elle qui bénéficiait en majeure partie des allocations et des déductions fiscales que le plan de stabilité et de croissance (PEC), présenté en mars à Bruxelles, entend réduire ou supprimer. 'Pour s'en sortir, beaucoup de Portugais cumulent deux emplois, rappelle Mme Jonet. Quand ils en perdent un, ils ne sont pas comptabilisés parmi les chômeurs, mais leur situation devient intenable.'
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