jeudi 22 juillet 2010

Pas de justice ? Pas de paix !



Pierre Tévanian écrivait le 25 juin au sujet du procès des "cinq de Villiers-le-Bel" :

"Il faut le répéter inlassablement : quel que soit le « profil » plus ou moins sympathique – et gageons qu’il le sera plutôt moins que plus – que les « experts » s’appliqueront à construire des accusés à l’occasion de ce procès, quelles que soient les présomptions sur leur éventuelle implication dans des faits répréhensibles, quelle que soit l’intime conviction des policiers – et des magistrats ou des jurés qui s’en veulent solidaires – sur une éventuelle intention de tuer, la règle de droit impose, en l’absence de preuves établissant leur implication d’une part et l’existence d’une intention de tuer d’autre part, la primauté d’une autre présomption : la présomption d’innocence.

C’est tout cela qui demeure singulièrement absent dans la manière dont le procès a été construit politiquement par le président Sarkozy, dans la manière dont la procureure en évoque l’instruction, dans la manière dont un journaliste du Monde préjuge de l’intention de tuer – et dans la quasi-absence de vigilance et de mobilisation associative et politique que tout cela suscite. Et si rien dans le déroulement du procès et la délibération du jury ne vient suffisamment enrayer cette sinistre dynamique, c’est bel et bien un lynchage qui aura eu lieu, simplement paré d’un decorum « rationnel » et « institutionnel » qui le rendrait encore plus abject."

Depuis :

"Le procès de Villiers-le-Bel a eu lieu du 21 juin au 4 juillet à la Cour d’Assises du Tribunal de Pontoise, sans que cette logique ne soit enrayée : Abderhamane Kamara et Adama Kamara ont été condamnés à 15 et 12 ans de prison, Ibrahima Sow à 9 ans. Mara Kanté et Samuel Lambalamba ont été condamnés à 3 ans pour détention d’arme."

Lire également sur ce sujet l'article d'Ornella Guyet sur Basta!, "Villiers-le-Bel : un procès stalinien contre les jeunes de banlieue", d'où est tirée la photo utilisée ci-dessus.

Où l'on ne peut s'empêcher de constater que la "justice", en France, devient un concept de plus en plus abstrait pour une part croissante de la population.

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