jeudi 8 janvier 2009

"Anonyme, il passait"

Le Portugal a le plus haut taux de l'Union européenne de travailleurs qui vivent à l'étranger : 9% des Portugais en âge de travailler le font dans un autre pays de l'UE.
Les sorties du pays durant les 4 dernières années sont au niveau des pays de l'est, et elles se sont fait majoritairement (30%) vers l'Espagne, puis le Royaume-Uni et la France (28%).
On appelle ça la "mobilité".
Les Portugais sont "mobiles".
Les causes ?
Principalement économiques : ils partent à la recherche de meilleures conditions de travail et de salaire.
C'est donc une longue histoire qui se répète au pays des "Découvertes" : les pauvres sont (plus ou moins) obligés de laisser leur foyer pour pouvoir l'aider.

(Info tirée du Diario de Noticias)

Cela me donne l'occasion de reproduire ici un poème de Manuel Alegre, "Portugal em Paris" (avec sa traduction) et de vous faire partager un autre poème du même Alegre, "Lusiada exilado", en fichier audio cette fois, où le poète est accompagné à la guitare par Carlos Paredes.

"Portugal em Paris"

Solitário…
por entre a gente eu vi o meu país.
Era um perfil
de sal
e abril.
Era um puro país azul e proletário.
Anónimo passava. E era Portugal
que passava por entre a gente e solitário
nas ruas de Paris

Vi minha pátria derramada
na Gare de Austerliz. Eram cestos
e cestos pelo chão. Pedaços
do meu país.
Restos.
Braços.
Minha patria sem nada
sem nada
despejada nas ruas de Paris.

E o trigo ?
E o mar ?
Foi a terra que não te quis
ou alguém que roubou as flores de abril ?
Solitário por entre a gente caminhei contigo
os olhos longe como o trigo e o mar.
Éramos cem duzentos mil?
E caminhávamos. Braços e mãos para alugar
meu Portugal nas ruas de Paris.

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J’étais seul…
à travers la foule, j’ai vu mon pays.
Tel un profil
de sel
et d’avril.
C’était un pays pur, bleu et prolétaire.
Anonyme, il passait. Et c’était le Portugal
qui passait parmi cette foule, solitaire
dans les rues de Paris.

J’ai vu ma patrie répandue
dans la gare d’Austerlitz. On voyait
des paniers et des paniers sur le sol.
Morceaux de mon pays.
Lambeaux.
Bras.
Ma patrie dépouillée
dépouillée
déversée dans les rues de Paris.

Et le blé ?
Et la mer ?
Est-ce la terre qui t’a rejeté
ou quelqu’un a-t-il volé les fleurs d’avril ?
Seul parmi la foule, j’ai marché avec toi,
les yeux au loin, aussi loin que le blé et la mer.
Etions-nous cent deux cent mille ?
Nous marchions. Bras et mains à louer,
mon Portugal, dans les rues de Paris.

(Tiré du site Sudexpress)

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"Lusiada exilado"


Lusiada exilado - manuel alegre com carlos paredes

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