Il m'est agréable de voir qu'il existe au Portugal des gens capables de discerner l'esprit fondamentalement humaniste du gouvernement Sarkozy... (cf traduction ci-après) Cela dit, il faut certes rendre au borgne ce qui appartient au borgne, mais il ne faut pas oublier qu'entre l'original frontnationaliste et la presque parfaite copie umpiste, il y a eu tout un éventail de copies plus ou moins pâles, où la "gauche" et les médias ont joué leur rôle sans peur mais non sans reproches. Je vous renvoie en particulier au Dictionnaire de la lepénisation des esprits de Pierre Tévanian et Sylvie Tissot ou, si manque de temps, à un de leurs articles sur ce sujet.
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La racaille à l'Elysée
Quand la crise sévit, les hommes dangereux se révèlent. Et si la première cible de Sarkozy fut la communauté des Roms, juste après sont venus les immigrés pauvres (il avait déjà prêté une certaine attention aux musulmans).
La France expulsera les étrangers ayant des difficultés pour subvenir à leurs besoins, les traitant ainsi comme des matériaux jetables. Les autres mesures de ce pack "Front National" sont la possibilité de retirer la nationalité à ceux qui, n'étant pas nés en France, menacent l'intégrité des membres des forces de police, et celle d'empêcher les mineurs nés en France de parents étrangers d'obtenir la nationalité s'ils sont condamnés à une peine de prison.
Sarkozy a décidé, en temps de crise, de se concentrer sur les immigrés et les pauvres. Le refrain date de Le Pen : la France aux Français. Les immigrés ont fait leur travail, maintenant que la situation est difficile ils peuvent repartir vers leur pays de provenance.
Sarkozy a également créé un nouveau type de citoyen : le Français "à terme". Même avec la nationalité française, il ne lui sera pas appliqué la même loi qu'aux autres, il aura une peine supplémentaire. La nationalité ne lui est pas, en réalité, donnée, mais prêtée. Quant aux enfants d'étrangers nés en France, c'est encore plus grave : ils paieront le prix de ne pas avoir le sang pur et pourront, dans la pratique, être expulsés vers un pays que beaucoup ne connaissent même pas.
Les expulsions de Roms européens et la nouvelle politique de l'immigration et de la nationalité ne laissent aucun doute : la réponse de Sarkozy à la crise est la lepénisation de la politique française. L'agenda est évident : musulmans, roms, immigrés, naturalisés. Cet agenda est cohérent et politiquement efficace pour éloigner l'attention des véritables responsables de cette crise.
Ne s'émeuvent que ceux qui n'ont pas été attentifs à ce monsieur quand, lors d'une campagne électorale, passant par la banlieue parisienne, il traita de "racaille" ceux qui le contestaient. Mais la véritable "racaille" politique, qui utilise la haine et le racisme pour ses propres intérêts durant la crise, est au pouvoir. Et elle menace de s'étendre comme un virus à travers l'Europe.
On sait que les mauvais moments économiques réveillent les pires fantômes. Ils sont là. Le Pen, tu es dispensé. L'un des tiens est déjà à l'Elysée.
(traduction libre d'un article de Daniel Oliveira du blog Arrastão, publié dans la version online du quotidien Publico)
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