Dernière station avant l'autoroute (1997) : c'est le premier polar que je lis de Hugues Pagan. Je vous le conseille. Pas gai, non, le genre humain en prend pour son grade, la vie et toutes ses contradictions, ses coups-bas et autres lâchetés accumulées au fil du temps, mais quand même, c'est le commissaire, le "héros" qui est désenchanté, et on sent qu'il y a malgré tout des petits espaces où l'espoir peut se glisser. Si, si... En cherchant bien, derrière l'ironie du narrateur/"héros", il y a des trainées d'idéal qui luttent encore pour exister, même si dans ce cas elles savent qu'elles ont perdu d'avance. Quoique...
Et quand on sait que l'auteur a fait des études de philo (une thèse sur Heidegger) avant de s'engager dans la police criminelle qu'il a depuis quittée, ça interpelle quelque peu.
L'extrait qui suit n'est pas forcément représentatif du comment il est bien ce livre, mais il traite, en passant, de l'objet de ce blog, les Portugals :
"Elle a servi avec un sourire crispé, mais pas forcément mécontent. Elle a remis un tour à Monseigneur. Elle est repartie s'occuper des soutiers à l'autre bout du comptoir. Toute une petite population d'esclaves. Des manards, un plâtrier, deux électros, des portugais, un ou deux biques, le Fennec pour faire bonne mesure. Des gentils tous, dans le fond, même si je ne suis jamais rentré dans leurs petites histoires, sauf un peu dans celle du Fennec."
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