mercredi 31 décembre 2008
mardi 30 décembre 2008
Gaza
Mais celui-ci résonne d'une manière particulière, même au Portugal.
Moi, j'ai tendance à voir l'état d'Israël, malgré tout, comme l'agresseur et les Palestiniens comme les agressés.
This massive destruction of Palestinian life will not protect the citizens of Israel. It is illegal and immoral and should be condemned in the strongest possible terms. And it threatens to ignite the West Bank and add flames to the other fires burning in the Middle East and beyond for years to come. (Tiré de Jewish Voice for Peace)
La grande question reste cependant : comment trouver une solution maintenant ?
Voici donc un extrait d'un article du Monde diplomatique. A lire, et lire d'autres choses, évidemment.
"Il est intéressant de noter que les commentateurs israéliens, comme la plupart des commentateurs de la presse occidentale, omettent de signaler la raison la plus importante de l’échec du cessez-le-feu de six mois, qui a duré du 19 juin au 19 décembre. Comme nous l’a confirmé Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas la semaine dernière, l’accord comprenait, outre le cessez-le-feu, la levée du blocus de Gaza et un engagement de l’Egypte d’ouvrir le passage de Rafah. Or, non seulement Israël a violé l’accord de cessez-le-feu en lançant une attaque qui a tué plusieurs personnes le 4 novembre, mais les points de passage n’ont été rouverts que très partiellement, et le blocus s’est même renforcé ces dernières semaines. La population, qui était largement favorable à l’accord en juin, exige aujourd’hui une clarification : ou la guerre, ou l’ouverture inconditionnelle des points de passage et l’arrêt du chantage permanent qui permet à Israël d’affamer à petit feu (et de priver de soins) la population.
[...]
Au-delà du blocus, il faut rappeler que :
le refus de la communauté internationale de reconnaître le résultat des élections législatives de janvier 2006, qui ont vu la victoire des candidats du Hamas, a contribué à l’escalade israélienne ; ainsi que le refus d’entériner réellement l’accord de la Mecque entre le Fatah et le Hamas ;
l’Union européenne et la France en particulier, quelles que soient leurs prises de position, encouragent concrètement la politique israélienne, notamment en récompensant Israël par le rehaussement des relations entre Israël et l’Union européenne, malgré les violations répétées par Israël de tous ses engagements (diminution du nombre de check-points, démantèlement des colonies « illégales », etc.)
enfin, rappelons cette vérité d’évidence trop souvent occultée : la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est sont maintenant occupés depuis plus de quarante ans. C’est cette occupation qui est la source de toutes les violences au Proche-Orient." (Extrait tiré de "Gaza, choc et effroi")
lundi 29 décembre 2008
Citation du jour #2 | José Gil |
"Arrogance, autoritarisme. C'est-à-dire, mépris de la démocratie au nom de la volonté autocratique d'un gouvernant ou deux."
José Gil, philosophe portugais, exilé en France pendant la dictature salazariste, dans un entretien pour le Correio da Manhã et le Rádio Clube en décembre.
Parle-t-il de Sarkozy ?
Et non, du Portugal, et de son premier ministre "socialiste" José Socrates.
Comme quoi...
samedi 27 décembre 2008
Extrait du jour #2 | Gregório de Matos | Poèmes érotico-ironiques |
Il est célèbre pour ses satires contre la société coloniale, qui lui valurent le surnom de « Boca do inferno » [Bouche de l’enfer].
Son éditeur français nous dit : "c'est un moderne, au meilleur sens du terme : ouvert, polémique, incontrôlable, libre. ça fait du bien."
Soit !
Faisons-nous du bien !
Définition de l’amour
[extrait final]
Peste soit de l’amour !
c’est ça l’amour ? Une chimère,
qui fait un homme prudent
se convertir aussitôt en bête.
Un garde-chiourme, un mensonge
je l’appellerai, plus simplement,
un feu sauvage dans les bourses,
et une gale de monnaies.
Une trace du repos,
de cœur irrité,
rougeole de liberté,
mites, gale et lèpre.
C’est ce qui suce, et pompe
la vie, la santé et les biens,
et puisqu’il faut parler vrai,
c’est ça l’amour aujourd’hui.
Ce n’est qu’ivrognerie,
ce n’est qu’une saoûlerie,
qui finit par une coucherie,
et par une coucherie commence.
Finalement c’est ça l’Amour
un embarras de jambes,
une union de ventres,
un bref tremblement d’artères.
Une confusion de bouches,
une bataille de veines,
un mouvement de hanches,
qui dit le contraire est un sot.
Dix-huit poèmes érotico-ironiques attribués à Gregório de Matos / dezoito poema erótico-irónicos atribúdos a Gregório de Matos
Edition bilingue portugais/français - Ed. Paranoïa Mondiale, 1999
Pour plus de détails sur l'auteur, lire : Grégorio de Matos édité par Paranoïa Mondiale
jeudi 25 décembre 2008
Luso-descendants de France
Extrait de Identités multiples en Europe ? Le cas des lusodescendants en France par Jorge de la Barre
Lire également : Des “Tos” aux “Luso-descendants”, l’identité des enfants d’immigrés portugais revisitée par Marie-Claude Muñoz
Extrait du jour #1 | Pedro Martins | Morue |
Morue
Plats multiples brandis en bravade Vendue en boîte au kilo ou pas heureuse action Dans les rues à Lisbonne la mort se rue de Bonn à Tokyo et qu’elle y reste à jamais Accompagnée de son immense arête-faucheuse de glotte rimée, ou de grotte limée par l’aspérité de trois cent soixante-cinq quotidiennes morues Les mots cavalent sur l’étendue de la plage : Bacalhau barato, barata feira ! Les maux dévalent sur mes deux mains tendues au large avenir sans chlore ni folle passion Cabillaud passé sur le billard en filets chaloupés Grossis à la loupe je m’enfuis émincé par le sel au goût du tout à l’égout.
Poème de l'ami Pedro Martins publié sur Cri&Tics
Citation du jour #1 | Manuela Ferreira Leite |
"Je me demande si cela ne serait pas bon d'être six mois sans démocratie pour mettre tout en ordre et ensuite revenir à la démocratie."
Manuela Ferreira Leite, présidente du Parti social démocrate (PSD), le parti de José Manuel Durão Barroso, actuel président de la Commission européenne. Novembre 2008.
La démocratie, c'est pas assez bien pour certains, il y a trop de bordel, des manifestations, les gens s'expriment trop... Rien de tel qu'une reprise en main ferme pour remettre tout dans le "bon" ordre.
Je me demande ce que deviendraient ceux qui ne sont pas d'accord avec le "bon" ordre pendant ces six mois de transition entre deux démocraties : camp de redressement ? déportation ? implantation de puces bio-électroniques obligeant au "bon" comportement ?...
Joyeux noël, allez...
mardi 23 décembre 2008
Grève historique
Le ras-le bol doit être grand pour qu'ils manifestent comme ça leur mécontentement.
Le gouvernement a retiré un certain nombre de points de la réforme qu'il prévoyait, mais c'est pas sûr que ça calme les profs.
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'"éducation", que ce soit au Portugal ou en France, est devenue une simple variable d'ajustement économique pour les gouvernements.
Photo tirée de http://porquemedizem.blogspot.com/
Le 9 novembre, ils étaient déjà 120 000 à manifester à Lisbonne :
dimanche 21 décembre 2008
Mémoire morte
L'avantage, cela dit, quand du passé on a fait table rase, c'est qu'on repart de zéro. Et là, tout est possible, pour le meilleur et pour le pire.
samedi 20 décembre 2008
1926 : première grande vague portugaise d'exils politiques en France
Extrait de :
Les phases de l'immigration portugaise, des années vingt aux années soixante-dix
par Marie Christine Volovitch-Tavarès
Lire également:
Le temps de l’exil : l’opposition républicaine en France pendant les années 30
par Cristina Clímaco
jeudi 18 décembre 2008
Un si doux pays où il fait bon vivre...
La chanson de Léonard Cohen, "Everybody knows", colle bien aux images, non ?
Le constat de ce clip est terrible : les services publics portugais sont en train d'être détruits et les conditions de vie de ce "doux pays" sont parmi les pires d'Europe.
Triste.
Certains disent que les peuples ont les gouvernants qu'ils méritent. Je ne sais pas si les Portugais méritent ça ?
Ils ont pourtant un gouvernement de "gauche"...
En France, on a Sarkozy.
En Italie, ils ont Berlusconi.
En Grèce, ils se révoltent...
Un signe ?
lundi 15 décembre 2008
vendredi 12 décembre 2008
Train de nuit pour Lisbonne
Mais quel livre !
Le professeur Grégorius vit tranquillement à Berne parmi ses livres et ses élèves. Un jour, tout bascule, à cause d'une femme, portugaise, et d'un livre, écrit en portugais. Il part pour Lisbonne.
Une (re)mise en questions dont les ébauches de réponses passent par Lisbonne et le Portugal et surtout par la quête de qui fut Amadeu de Prado, l'auteur du livre, médecin/philosophe/résistant disparu.
L'occasion de plonger dans le Portugal de Salazar, avec la rencontre de toute une galerie de personnages qui ont connu Amadeu, et de dévoiler les illusions de toutes sortes, par la lecture progressive du livre d'Amadeu et la découverte de nouveaux fragments inédits.
Une recherche/découverte du texte qui va de pair avec une recherche/découverte de soi.
Extrait du livre d'Amadeu :
"Sur mille expériences que nous faisons, nous en exprimons tout au plus une par le langage. Parmi toutes ces expériences muettes sont cachées celles qui donnent secrètement à notre vie sa forme, sa couleur et sa mélodie."
L'ombre de Pessoa, et plus précisément, celle de Bernardo Soares et du Livre de l'intranquillité plane. Une belle ombre à porter en bandoulière, comme une gourde, pour se rafraîchir régulièrement l'esprit.
Bonne lecture !
Présentation de l'éditeur :
"Une femme penchée sur le parapet d'un pont, un matin à Berne, sous une pluie battante. Le livre, découvert par hasard, d'un poète portugais. Amadeu de Prado. Ces deux rencontres bouleversent la vie du sage et très érudit professeur Raimond Gregorius. Au milieu d'un cours de latin, soudain il se lève et s'en va. Il prend le premier train de nuit pour Lisbonne, tournant le dos à son existence anti-poétique et sans savoir ce que vont lui révéler la beauté étrangère de Lisbonne et le livre d'Amadeu. Fasciné par les profondeurs que ce texte lui ouvre sur l'amour, l'amitié, le courage et la mort. il veut savoir qui était Amadeu de Prado : un médecin de génie, poète, militant engagé dans la Résistance contre la dictature de Salazar - un orfèvre des mots, un maître à penser, un explorateur de la vie à la manière des anciens navigateurs portugais. L'enquête menée par Gregorius l'entraîne dans une ronde de personnages fortement dessinés qui ont connu Amadeu. Leurs témoignages convergent vers cet homme et cernent en même temps la personnalité de Gregorius : " coupable " d'avoir trop peu osé."
mardi 9 décembre 2008
Extrait du jour #0 | Pedro Costa | Ossos
Tina vient d'accoucher. Elle essaye de se suicider avec son bébé chez elle dans la "favela" de Cap-verdiens de Fontainhas, à Lisbonne. Le père rentre, part avec le bébé pour essayer de le vendre. Clotilde, voisine et amie de Tina, essaye d'aider cette dernière à (sur)vivre. ça ne marche pas vraiment : plusieurs fois elle tente de se suicider, encore, mais elle n'y arrive pas. Son corps résiste.
Et il y a l'infirmière, Eduarda, qui fume comme un pompier, qui aide le père, le bébé, la mère, et elle ?... Les corps des personnages de ce film résistent. Fantômes, morts-vivants, robots, androgynes, (presque) muets, translucides, marqués, tristes, à la marge, invisibles, ils parlent avec leur démarche, leurs postures, leurs regards. Deux sourires seulement, à la fin.
De nombreux "portraits" des personnages : caméra fixe, ils nous regardent.
Impossible d'échapper à leurs regards et donc au nôtre, impossible d'échapper à la gifle qui nous est destinée : "qu'est-ce qu'il veut dire le réalisateur ? elle, c'est un homme ou une femme ? putain c'est beau ! c'est sombre mais ça brille ! on dirait un documentaire, mais on sait pas grand chose finalement ! y'a pas d'histoire vraiment dans ce film, mais on est quand même attachés aux personnages ! ils sont pas comme moi ces gens, ils réagissent pas pareil ! qu'est-ce qu'ils cherchent finalement ? etc. etc."
etc.
Et tout ça c'est au Portugal que ça se passe.
Quelques mots de Pedro Costa, le réalisateur :
"Je n'arrête pas de penser à cette idée, qui me parait juste en ce qui concerne les films : soit c'est de la poésie soit c'est de la politique. Et moi je veux la politique car on ne peut qu'être politique. Et ce qui importe est de ne surtout pas être dans l'urgence. Il faut supprimer cette notion d'urgence collée au politique car c'est le contraire de l'amour. C'est là que ça commence. La politique, c'est l'amour. L'amour c'est un rapport aux choses qui doit forcément être différent et si je filme un arbre ou un mur simplement, si je l'aime, ce mur, je ferai en sorte de bien le filmer et de bien le cadrer. Où alors je suis dans la publicité des sentiments et je ne veux pas ça. Je ne vais pas souvent au cinéma à cause de cela. Je me dis que ce n'était pas comme ça avant au cinéma. Je dois être un peu réactionnaire, je ne me sens pas dans le présent, la société a changé, tout est différent. Quand j'étais jeune, je voulais faire des films et changer les choses car le cinéma est un art important. Et les films que j'ai vu me disaient cela. C'était très fort, en sortant de la salle de cinéma, je pouvais courir pendant quatre heures. Un film d'aujourd'hui ne me fait plus cet effet. Je me souviens très bien d'avoir vu Pierrot le fou et de vouloir le vivre avec les copains dans notre vie, le film continuait dans la rue."
Lire toute l'interview : Autour du cinéma de Pedro Costa
jeudi 4 décembre 2008
Début
Luso-descendants, Portos, 2è génération, fils d'immigrés... on est beaucoup, consciemment ou pas, à vouloir mieux connaître/comprendre le pays de nos parents. Visions déformées qui s'enracinent et mythifient des réalités qui ne sont plus, ce qu'on nous dit du Portugal, vu de France, ne donne pas forcément envie. Moi je veux chercher, (faire) connaître et comprendre.
Je ne serai peut-être pas beaucoup présent, mais je ne vais pas lâcher l'affaire, en l'occurrence le Portugal. Le chemin sera long, très long. Je suis pas pressé, ça non.
A bientôt et encore !